Jusqu’en février 2024 dans la maison de Gustave Moreau
À la suite de la révolution française, l’intérêt pour le Moyen Âge connaît une nouvelle vitalité grâce à l’initiative de nombreuses institutions soutenues par l’Etat ou par des sociétés savantes. Les écrits et peintures de Gustave Moreau portent témoignage de ce monde médiéval « retrouvé ».
Gustave Moreau est né à Paris le 6 avril 1826. Son père, architecte, lui inculque une solide culture classique. Ses années de formation sont marquées par les enseignements de François-Édouard Picot et sa rencontre avec le style de Théodore Chassériau, qui le pousse vers une approche non académique de la peinture d’histoire. Il est l’un des principaux représentants en peinture du courant symboliste, imprégné de mysticisme. Son style se caractérise par son goût du détail ornemental, imprégné de motifs antiques et exotiques.
Aussi, Kulturiste vous invite à plonger dans le monde particulier et fascinant de Gustave Moreau en vous rendant au 14 rue Catherine de La Rochefoucauld, maison où il a vécu avec sa famille, jusqu’à sa mort en 1898.
Le moyen âge imprègne nombre d’œuvres de Gustave Moreau. Homme de son temps, il n’échappe pas au goût pour la période médiévale qui parcourt tout le XIXe siècle. L’exemple emblématique en est sans doute le grand tableau de Moreau, Les Chimères, portant la date de 1884, et qui reste inachevé à la mort de sa mère en juillet de cette même année. En effet, un Moyen Âge entièrement réinventé s’immisce dans la multitude des motifs décoratifs de cette œuvre. Moreau choisit une profusion d’éléments architecturaux et ornementaux ainsi que d’animaux hybrides provenant de sources essentiellement médiévales. Cette œuvre est dès lors considérée comme une ode médiévale.
« Le Moyen Âge a donné sa note au romantisme: aissons sa friperie, mais le sens de l’art moderne est tout entier dans l’esprit du Moyen Âge. » Ainsi que le déclare Gustave Moreau, le romantisme a participé à la redécouverte du Moyen Âge. Il illustre notamment l’histoire tragique de Paolo et Francesca inspirée de La Divine Comédie de Dante et s’intéresse à Shakespeare et ses intrigues médiévales qui lui inspireront l’œuvre Hamlet, Le Roi Lear, Lady Macbeth.
Créature parmi les plus importantes du bestiaire médiéval, la licorne hante les miniatures, les ivoires et surtout les tapisseries de la fin du XVe siècle. Elle est emblématique dans les œuvres de Gustave Moreau comme en témoigne la célèbre œuvre Les Licornes.
Très tôt dans l’œuvre de Moreau se fait jour une approche syncrétique consistant à associer des motifs issus de la fusion de différentes cultures ou religions. Il laisse alors place à son imagination curieuse, peignant ses rêveries, ce qui lui permet de s’adonner au symbolisme. Ambigu dans son rapport à la religion, Moreau est d’ailleurs qualifié de « païen mystique » par Jean Lorrain. Aussi, plutôt que de viser la cohérence historique ou géographique, Moreau entrelace tous les éléments du réel pour rendre compte d’un univers hors du temps.
Avis personnel:
Je conseille absolument d’aller visiter la maison de Gustave Moreau. Cette exposition ajoute une touche historique aux œuvres d’arts qui prennent tout à fait sens et permettent de comprendre cet univers hors du temps qu’a voulu nous transmettre Moreau. Ce mélange de l’histoire, du fantastique, et du mystique est à la fois fascinant et admirable. Au-delà de la beauté de ses œuvres, dont je ne ferai pas davantage l’éloge ici afin de vous laisser une touche de suspens, cette maison-musée qu’est devenue la demeure de la famille Moreau est particulièrement spectaculaire et très bien organisée tout en respectant l’univers bourgeois dans lequel baignait l’artiste.
Kulturiste 
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